Ride The Sky

Ed Hunters a toujours une riche actualité, comme en témoignent les nombreux concerts donnés à travers l’Europe au fil des années.

Mais c’est aussi avec ce groupe, qui sera à l’affiche du Monsters Of tribute Rock, le 04 mai 2024 à Château-Thierry, que l’on va essayer de partager sa vision de la scène tribute et découvrir ce qui anime ces musiciens fidèles au répertoire d’Iron Maiden !

Ride The Sky a recueilli les impressions du bassiste Stéphane Sauvage, qui s’est livré au jeu des questions / réponses pour notre plus grand bonheur. Un grand merci à lui !

Merci Stéphane d’avoir pris le temps de participer à cet entretien, et de partager l’univers de Ed Hunters European Iron Maiden Tribute Band.

– Quelle est la composition du line up actuel ?

Salut Alain et tout d’abord merci pour ton soutien envers Ed Hunters ! Ça nous touche beaucoup. Le line-up est le même qu’il y a cinq ans, quand le groupe a été remis sur les rails. C’est à dire, Nelson Maia au chant, Jeff Buchette et André Mertens aux guitares, Rod Sovilla à la batterie et moi-même à la basse. Mais, depuis quasiment le début, nous avons aussi mon frère Fabrice qui, planqué derrière les décors, assure avec brio les parties de claviers ! Je voudrais aussi préciser que nous avons avec nous ma femme Natacha en charge des photos/vidéos pendant les concerts mais également des shooting promo et du merchandising. Pour l’aider au stand de merch, Claudine (la compagne de Fab) lui donne un sérieux coup de main. Enfin, Rodrigo notre roadie qui est d’une aide très précieuse !

– Pourquoi avoir choisi de monter un groupe de reprises 100% Iron Maiden ?

C’est Jeff qui a créé le band en 2005. Et tout simplement parce qu’il adore Iron Maiden ! Ensuite, il ne lui restait plus qu’à trouver les bonnes personnes, aussi motivées que lui, afin d’obtenir un groupe se rapprochant le plus possible de l’original. Ce processus a pris un peu de temps mais depuis plus de cinq ans maintenant le line-up est stable, ce qui prouve que nous nous entendons tous très bien. Et surtout, Ed Hunters est exclusivement composé de vrais Fans de Maiden. Ceux qui suivent le groupe partout dans le monde, qui collectionnent disques, affiches et autres trésors et qui cherchent à rencontrer leurs idoles.

– Quels ont été les événements les plus marquants de Ed Hunters European Iron Maiden Tribute Band depuis sa création ?

Je n’étais pas présent à la création du groupe en 2005 mais ils ont tourné pendant dix ans et je présume qu’ils ont vécu de belles choses. Toutefois, depuis la “renaissance” en juin 2018, je dirais que les deux fois où nous avons joué au mythique Cart & Horses de Londres (l’endroit même où Maiden a débuté) sont de formidables souvenirs ! Assurer la tête d’affiche du Park Rock Festival en Belgique devant 1500 personnes était pas mal non plus ! Je me souviens également du concert “Chez Paulette” dans une salle quasi Sold Out et cette ambiance de feu ! Je pense que le groupe a fait une forte impression ce soir-là…

– Quelle est ta définition d’un groupe cover, et comment conçois-tu la façon d’interpréter les titres de la formation originale ?

Je considère qu’il y a une différence entre cover et tribute. Nous sommes définitivement un Tribute Band à Iron Maiden. C’est un véritable hommage qu’on essaie de leur rendre quand nous montons sur scène. Et pourtant ils sont loin d’être morts !! Mais voilà, notre amour pour ce groupe est si grand et on s’amuse tellement ensemble qu’aucun de nous ne peut concevoir de faire de l’à-peu-près. Cela demande beaucoup de travail de la part de chacun, mais quand on voit le résultat en live, on se dit que ça en valait la peine. Sans compter le fait de comprendre comment ils ont composé ces chefs-d ‘œuvre ! Steve Harris, Adrian Smith et Bruce Dickinson principalement ont chacun leur style pour écrire. Et quand on approfondit le sujet, on se rend compte de la différence dans la composition d’un morceau. On essaie donc de piger le truc avant de se lancer, ce qui je pense, fait la nuance avec une simple reprise.

– Y a-t-il des similitudes avec Iron Maiden au niveau scénique ?

Oui tout à fait ! C’est même indispensable et tellement amusant à recréer ! Tout d’abord les instruments. Evidemment cela à un coût. Mais franchement, comment imiter Steve Harris en jouant sur autre chose qu’une Fender Precision ? Surtout que cette marque commercialise des modèles “signature” a des prix relativement abordables. Chez Ed Hunters nous poussons le bouchon encore plus loin avec l’utilisation de la batterie Signature Nicko Mc Brain. C’est indéniablement un atout pour l’aspect visuel. Mais ça ne s’arrête pas là, nous recréons aussi des tenues vestimentaires emblématiques. Prenons l’exemple du pantalon que Bruce porte sur la tournée « Brave New World ». Eh bien, Nelson s’est fabriqué exactement le même ! Je passe moi aussi pas mal de temps à chercher ou concevoir des t-shirts cultes de Steve Harris. Nous avons également fabriqué un masque identique à celui que portait Bruce pendant le morceau « Powerslave » sur la tournée « World Slavery Tour » ‘84/85. Et je pourrais vous en citer encore beaucoup d’autres ! Je vous suggère plutôt de venir nous voir en concert, vous jugerez par vous-même !

– Iron Maiden possède une discographie impressionnante. Comment procédez-vous pour le choix des titres ? Qu’est-ce qui fait qu’un titre est sélectionné plutôt qu’un autre ?

En effet le répertoire de Maiden est considérable. Il y a bien sûr les incontournables, je ne vais pas les citer tous, on les connait. Par contre, de temps en temps nous aimons travailler l’un ou l’autre morceau moins souvent joué (voire pas du tout) par Maiden. Mais c’est un risque, car vu de la scène, la plupart du temps ces morceaux “obscurs” ne sont reconnus que par une poignée de Die-Hard Fans. Le plus facile étant de reprendre la set-list d’une tournée emblématique comme celle du « Live AfterDeath » (1985) ou encore « Maiden England » (1988) par exemple. Il y a quelques années, nous avons célébré les 20 ans de l’album « Brave New World ». La setlist était donc celle du DVD « Rock in Rio ». En opérant de la sorte, cela nous facilite les choses ! Parfois il m’arrive de demander à l’organisateur ce que “son” public préfère. Plutôt jeune ou vintage ? Nous pouvons donc aussi faire du sur-mesure !

– N’est-il pas frustrant de jouer la musique des autres ? A moins que certains d’entre vous aient des projets de groupes dédiés aux compositions, dans ce cas c’est le moment d’en parler !

Il n’est du tout frustrant de jouer la musique des autres du moment qu’elle plait à ceux qui l’interprètent. La musique de Maiden est tellement riche et intéressante. Elle est simple et subtile à la fois. C’est ce qui fait la force et qui a fait la réussite de ce groupe. Toutefois, quasi chaque membre de Ed Hunters joue dans une formation originale. Nelson travaille depuis plusieurs années sur un album solo. Il est multi instrumentiste et je crois savoir que son projet avance doucement mais sûrement. Jeff et Rod jouent ensemble dans le groupe Scarlet Anger. Un groupe luxembourgeois de Trash Metal Old School qui tourne régulièrement partout en Europe. Ils ont à leur actif plusieurs albums dont le dernier “Martyr” qui sortira le 20 janvier 2024 ! André officiait, jusqu’à il y a peu, dans un groupe en Allemagne. Plus ou moins orienté dans un style Savatage. Aux dernières nouvelles il n’en fait plus partie. Quant à moi, j’ai remonté Last Prophecy, en stand-by depuis 2019, avec un tout nouveau line-up solide. Nous travaillons actuellement sur un nouvel album prévu pour 2024 ainsi qu’à la programmation de concerts partout où il sera intéressant de jouer !

– Le projet Monsters Of Tribute Rock (MOTR)est un hommage aux premiers énormes festivals Hard Rock qui ont vu le jour à Donington Park dans les 80’s. Quel est le ressenti de Ed Hunters d’être à l’affiche de cet événement tribute devenu incontournable ?

C’est un immense honneur d’en faire partie ! Nous sommes très reconnaissants envers ceux qui croient en nous. En ces temps difficiles, c’est une aubaine d’être à l’affiche d’un festival aussi prestigieux. Mais aussi et surtout un plus sur notre carte de visite ! On se réjouit d’y être car c’est une région dans laquelle nous avons de nombreux Fans. Cela promet donc une belle soirée !

– Le 4 mai 2024 se déroulera la 8ème édition édition du MOTR à Château Thierry. Comment expliques-tu le succès de ce concept, qui a su fidéliser un large public multigénérationnel ?

Je suppose que dans un premier temps c’est la ténacité des organisateurs ainsi que la diversité et qualité des groupes proposés. Mais aussi une organisation bien rodée. C’est en effet un public multigénérationnel dû en grande partie à l’âge avancé des groupes qui font l’objet d’un hommage (rires) Sérieusement, nos idoles ont une carrière tellement longue que ça touche plusieurs générations, c’est aussi simple que ça. On peut le constater facilement lors des concerts des groupes originaux. J’imagine aussi que l’aspect financier y est pour quelque chose. Le prix d’un ticket pour assister à ce genre d’événement est vraiment abordable.

– Quelles sont les prévisions et projets pour Ed Hunters European Iron Maiden Tribute Band en 2024

Les prévisions pour 2024 sont bonnes. Nous avons intégré le catalogue de l’agence de booking Rock Nation en Belgique. Ils font du très bon boulot. Nos projets sont simples : donner de bons concerts dans de bonnes conditions. Une soirée avec Ed Hunters doit être un véritable spectacle. Les kids doivent en prendre plein les mirettes ! On ne peut pas monter sur scène sans se donner à 100% quelles que soient les conditions. Nous mettons un point d’honneur à ce que chaque concert soit mémorable.

– Je te laisse le mot de la fin pour les lecteurs de Ride The Sky.

Une fois de plus MERCI pour votre soutien qui nous pousse toujours à faire mieux encore. Que ce soit un groupe Tribute ou qui joue ses propres compos, il est indispensable de soutenir la scène underground. Les organisateurs se bougent pour proposer des affiches super intéressantes, il ne tient qu’à nous (et je m’inclus dedans) d’y participer.  Alors au plaisir de vous rencontrer “on the road” !

                                                                                  Interview & Photos © Alain Boucly